Germaine de Staël (1766-1817) – 3/. - La Révolution
Les choix politiques de madame de Staël, pendant la révolution, la situent du côté des Constitutionnels (adeptes de la monarchie constitutionnelle comme en Angleterre); et elle se coupe autant des partisans d'une République que des tenants de l'absolutisme.... Louis-Marie-Jacques-Almaric comte de Narbonne-Lara, sera général français de la Révolution et de l’Empire... Sa mère fut une maîtresse de Louis XV, et Louis son enfant naturel... Au début de la Révolution, il embrasse les idées nouvelles et se lie à des nobles libéraux...
Le 4 mai 1789, Mme de Staël assiste à la procession solennelle des États généraux et, le 5, à la séance d’ouverture. Le 11 juillet, le roi renvoie Necker, il est rejoint à Coppet par Mme de Staël qui l’accompagne ensuite dans son triomphal voyage de retour jusqu’à l’apothéose à l’Hôtel de Ville, le 30 juillet. Et , les 5 et 6 octobre, elle assiste aux émeutes de Versailles et se trouve au château quand les émeutiers y entrent.
Le 14 juillet, elle assiste à la fête de la Fédération.
31 août. Naissance à Paris d’Auguste, premier fils de Mme de Staël. ( une petite Gustavine de Staël, était déjà décédée...)
Le 3 septembre. Necker donne sa démission et part pour la Suisse.
En 1791, du 8 janvier à début mai. Elle séjourne à Paris. Son salon est un lieu de rencontre des modérés. Les royalistes se déchaînent contre elle. Elle joue de son influence, et le 6 décembre. Narbonne est nommé ministre de la Guerre (et renvoyé en mars 1792)...
Les constitutionnels qui défendent le roi et qui sont des amis de Germaine, doivent fuir ; elle les aide autant qu’elle le peut et parvient à faire fuir Narbonne en Angleterre mais elle vit dramatiquement la séparation.
Elle tient ouvert son salon jusqu'à la veille des massacres de septembre... En plein tourmente révolutionnaire, Madame de Staël, travaille à en faire un lieu de débat et de confrontation d’idées,
« La parole n’y est pas seulement comme ailleurs un moyen de se communiquer ses idées, ses sentiments et ses affaires, mais c’est un instrument dont on aime à jouer et qui ranime les esprits, comme la musique chez quelques peuples, et les liqueurs fortes chez quelques autres. »
Elle quitte non sans mal la capitale après les Massacres de septembre 1792 où sont exécutées des personnes emprisonnées pour activités contre-révolutionnaires (prêtres réfractaires et nobles dans la majorité des cas). La monarchie constitutionnelle n’est plus au goût du jour....
Au grand scandale de sa mère, elle met au monde Auguste, fils de Narbonne, puis Albert en 1792. De brèves rencontres avec son mari ont permis de les déclarer sous le nom de Staël.
Elle rejoint en 1793 l'Angleterre, et retrouve son cher Narbonne, Alexandre d'Arblay, Talleyrand...etc. Elle retrouve une vie mondaine, et fait lecture de son ouvrage '' L'influence des passions''.
L'Angleterre se méfie de tous ces français révolutionnaires... Germaine envisage de partir au États-Unis avec son amant... Finalement, elle rejoint seule ses parents réfugiés à Coppet ( proche du Lac Léman, dans le Canton de Vaud, en Suisse).
Germaine publie en août 1793 des Réflexions sur le procès de la Reine. Elle revient à Paris fin mai 1795 en compagnie de Benjamin Constant qui fut l’homme auquel elle fut le plus attachée. Un journal s’interroge : « Que vient donc faire à Paris Mme de Staël ? Rejoindre son mari serait trop simple ; contempler les travaux de son père, trop bête ; s’affliger sur notre sort, trop insultant »
La période de la Convention thermidorienne débute fin juillet 1794 avec la chute de Robespierre et se termine fin octobre 1795 avec la période du Directoire. On s’oriente progressivement vers une république bourgeoise libérale et modérée appuyée sur un régime censitaire... Germaine tient un brillant salon jusqu’en 1803 (avec des absences comme d’octobre 1798 à avril 1799 ou à l’été 1800 pour rejoindre Coppet).
Germaine de Staël, a le besoin, vital selon elle, de vivre à Paris ; et ce qu’elle ne conçoit sans une foule d’adulateurs groupés autour d’elle, choisis de préférence parmi les esprits les plus contestataires et les plus hostiles aux pouvoirs successifs, de sorte qu’elle se mue, sans s’en rendre compte, en égérie de l’opposition. Cela, Bonaparte ne le tolérera pas.