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Les femmes dans "La Révolution" -4-

Publié le par Perceval

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Guerrière: guerre de Vendée

Le 17 septembre 1793 marque vraiment un nouveau tournant. La Convention vote la loi des suspects, plongeant les révolutionnaires dans une sorte de paranoïa. On voit des ennemis partout, qu’ils soient aristocrates ou non, on dénonce et arrête à tout va. La Terreur est à l’ordre du jour et met en place officiellement des comités de surveillance chargés de débusquer les « partisans de la tyrannie ». Les membres de la noblesse et plus généralement les monarchistes (même si Louis XVI est mort depuis janvier 1793, il existe bien évidemment des prétendants au trône) tombent alors dans la clandestinité. Néanmoins, la résistance s’organise. Et encore une fois, les femmes, et pas seulement celles de l’aristocratie, vont jouer un rôle essentiel.

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La Veuve et son prêtre, de Jean-Baptiste Greuze

Depuis 1790, des femmes se mobilisent autour des prêtres réfractaires et travaillent à l’organisation de messes clandestines, conformes à la tradition. Elles participent donc très activement à la survivance de la religion d’origine, traditionnelle. Jules Michelet, historien du XIXè siècle, écrira d’ailleurs « Notez bien que sans la femme, le prêtre n’aurait rien pu »

Lors de la « révolte vendéenne », les femmes sont partout. Elles font passer des messages, espionnent, se rendent sur les champs de bataille, comme la célèbre Renée Bordereau. Se vêtant comme un homme, elle combat au sein de l’Armée catholique et royale et connaîtra une vie de véritable guerrière en hargne contre le pouvoir officiel, jusqu’à ce qu’elle soit arrêtée sous Napoléon, en 1809.

« Les femmes, du moins dans l'état actuel, les enfants, les étrangers, ceux encore qui ne contribueraient en rien à soutenir l'établissement public, ne doivent point influer activement sur la chose publique » (discours de Sieyès à l’Assemblée Nationale, le 21 juillet 1789). Seul le divorce, par la loi du 20 septembre 1792, représente pour elles un semblant d’amélioration de leur statut. Dès 1793, l’anti-féminisme s’accroît avec la Terreur. On voit dans les femmes les partisanes, voire les initiatrices, des idées en contradiction avec la Révolution.

Un bilan mitigé pour les femmes : La Révolution recherche un idéal familial autour d’une égalité entre époux, comme entre frères et sœurs, avant que l’Empire ne rétablisse la primauté du mari-père de famille.

Jean-Baptiste-Mallet--1759-1835--nous-montre-un-mariage-re.jpgJean Baptiste Mallet (1759-1835) nous montre un mariage républicain

La Révolution délivre les jeunes filles de la tutelle paternelle : celles ci sont désormais libres de se marier ou non, et d'épouser qui elles veulent. Les grandes lois de septembre 1792 sur l'état civil et le divorce traitent à égalité les deux époux. La femme mariée est délivrée de la tutelle maritale. La loi dispose par ailleurs que le mariage se dissout par le divorce, soit par simple incompatibilité d'humeur, soit par consentement mutuel.

En 1804, le code Napoléon déclarera l’incapacité juridique totale de la femme et le XIXè siècle sera celui de sa plus grande dépendance.

Sources : Céline B. Agora Vox : http://www.agoravox.fr/auteur/celine-b

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