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Lecture des Mémoires de Casanova -3/.-

Publié le par Perceval

Lecture des Mémoires de Casanova -3/.-

« Rien de tout ce qui existe n'a jamais exercé sur moi un si fort pouvoir qu'une belle figure de femme » Casanova

 

Donc, dès 15 ans, il répond aux attentes de ses maîtres, et se voit commencer une carrière ecclésiastique ; mais il se fait expulser du séminaire 2 ans plus tard pour conduite immorale. Il achève l’essentiel de sa scolarité à Padoue, revenant très souvent à Venise et à 17 ans il est titulaire d’un doctorat en droit. Il a étudié également la chimie, la médecine et les mathématiques. Brillant, cultivé et charmeur, il entame une vie d'aventures....

Les anecdotes ne manquent pas, et tout va très vite... A 18 ans, Casanova reçoit d’une Grecque ( belle femme qui évoque une sorte d'esclave des Mille et une Nuits, qui lui offre des diamants pour pouvoir la racheter .. ! ) et après une situation rocambolesque …  le cadeau de sa première maladie vénérienne... dont il guérit en 6 semaines.

L’abbé de Bernardis qui vient d’être nommé évêque, avait promis à sa mère de s'occuper de son fils. Giacomo arrivé à Martorano, quitte rapidement ce coin perdu pour Naples, puis Rome pour tenter sa chance et « s’instruire à la connaissance de la bonne société ». Bon conteur, il fait rire et il plait. Il obtient un poste de secrétaire chez le Cardinal Acquaviva.

Film de Luigi Commencini - 1969

Casanova, jeune abbé déluré, ne semble pas dénoter dans cette vie de cour... Il a vite fait de se faufiler chez les personnages influents, gens d'église, nobles seigneurs et belles dames.

D'autant que sur le trajet entre Naples et Rome , Casanova fait la connaissance d’un avocat, sa femme (Dona Lucrezia Monti) et sa belle-sœur Angelica. On découvre l'organisation du coucher dans les auberges qui lui permet de faire davantage connaissance avec ces dames … ! Rien ne se passe calmement : quand Casanova rejoint les sœurs dans le même lit, celui-ci casse, cependant il fait affaire, avec laquelle, il ne sait pas bien... Il a juste le temps d’avoir les « mains poisseuses » avant le retour du mari... !

A Rome, Lucrezia l’initie aux rendez-vous clandestins...

Casanova et Lucrezia - le serpent -

Il veut nous dire en s'allant que des profanes vont arriver;

et que nous devons aller chercher un autre gazon

pour renouveler là nos plaisirs.

 

Il rencontre le pape  Benoît XIV... Casanova semble destiné à un brillant avenir ecclesistique...!

Son protecteur le cardinal Troiano Acquaviva d’Aragona l'incite à apprendre sérieusement le français... L'ambiance romaine semble bien relâchée, il rencontre un ''castrat'' qu'il prend pour une fille... Et continue à fréquenter assidûment la famille de l’avocat... Lors d'un trajet en carrosse avec Dona Lucrezia, « ne sachant que trop que nous n’avions qu’une demi-heure, nous devînmes dans une minute un seul individu ».

Casanova n'est pas un Don Juan... Sa description raconte la passion de deux personnes également transportées de désir... « Malheureux ceux qui croient que le plaisir de Vénus soit quelque chose à moins qu’il ne vienne de deux cœurs qui s’entr’aiment, et qui se trouvent dans le plus parfait accord »... Cela ne semble pas toujours crédible, en particulier quand avec encore ce motif des deux sœurs qui revient, Casanova nous raconte comment Lucrezia, avant son départ, lui ''offre'' sa sœur Angélique ( qui va prochainement se marier...) : « Embrasse-la, mon ami, » me dit Lucrèce en me poussant vers elle, et jouissant de la voir entre mes bras languissante et sans mouvement. » (…) « Lucrèce étonnée et ravie nous couvrait tour à tour de ses baisers. Angélique, heureuse autant que sa soeur, expira délicieusement entre mes bras pour la troisième fois et avec tant de feu et de tendresse que je crus savourer le bonheur pour la première fois. »

(…) Peu d’instants après la voix joviale du bon avocat se fit entendre (...) : il reprochait à sa femme et à sa belle-soeur de se livrer trop longtemps au repos ! » !!!

Tout cela semble trop beau pour être vrai... L'écriture de Casanova ne s’intéresse pas vraiment à la description de l'acte sexuel , mais à celle des circonstances qui va le conduire à ''imaginer'' ( je dirais …) la satisfaction de ses fantasmes... Certains se répètent : l'amour en carrosse, ou avec les deux sœurs … Quelle est la part de vérité dans tous ces événements … ?

Je m'interroge sur ce mélange de fiction, et de réalité, dans ces Mémoires... Je ne sais pas si cette question a été étudié... ? Fiction ou non, la lecture est plaisante.

Illustration :

 « Après s’être enfermées, elles s’assirent sur le canapé, où je les voyais se déshabiller. »
   " En haut à gauche, Casanova se glisse par la porte entrouverte pour assister au déshabillage des deux sœurs. Il les voit sans en être vu, c’est un dispositif voyeuriste. Près de la porte un miroir reflète son visage, mais le reflète étrangement, vu sa position par rapport à la porte. C’est nous spectateurs de l’illustration, qui nous trouvant face au miroir, devrions nous y refléter. Par ce biais, nous voilà identifiés à l’œil voyeur de Casanova à la porte de la chambre des deux sœurs.
    A une différence près cependant : nous voyons (en tout bien tout honneur) les deux sœurs se dévêtir, des gorges, des jarretières, des pubis... alors que Casanova, qui vient de dos, et porte la faute, la responsabilité de ce qui est montrée, ne voit en fait rien, puisqu’il arrive de dos." ( commentaire de http://utpictura18.univ-montp3.fr/, pour cette illustration qui date de 1860)

 

Après le départ de Lucrèce, Casanova dépanne le cardinal S.C., qui conscient de n'être pas un bon poète; lui demande d’écrire pour lui des vers afin de séduire une marquise (la marquise Gabrielli)... Casanova, esseulé va entreprendre - en toute poésie - de la séduire à son compte. …

 

Il n'aura pas le temps d'assurer un nouveau succès... Le rapt de la fille de son professeur de français, qu'il veut aider et qu'il cache dans le palais d'Acquaviva, va compromettre le cardinal... Ce dernier l’oblige à quitter Rome pour Constantinople, ville qu’il désigne au hasard par défi...

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