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La voie de l'Oiseau -1- L'apprentissage -

Publié le par Perceval

extraits de 'Z'oiseaux de jardin' - Christine Flament

extraits de 'Z'oiseaux de jardin' - Christine Flament

Le mouvement Romantique, au XIXe siècle, a célébré la nature, pour elle-même sans doute ; et parce qu'elle conduisait à tous les sentiments qui habitent les humains...

Le poète romantique projette sa subjectivité et son état d’âme sur la nature et lui prête une vie, des sentiments...

Ainsi Victor-Hugo, dans Tristesse d’Olympio, anime différents éléments de la nature, ils sont pourvus d’une âme, d’une volonté : la nature vit, les oiseaux parlent....

Précisément, connaissez-vous la voie de l'Oiseau, et plus particulièrement le langage des oiseaux; Elle peut vous conduire là où vous n'imaginez pas ....

Je m'explique ...

L'Apprentissage :

La voie de l'oiseau emprunte les chemins de ''l'Ecole buissonnière''...

« Au bois, il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir. »

A. Rimbaud, « Enfance III », Les Illuminations.

« Pendant ces longues heures nous apprenions à distinguer de loin, au vol, à leur manière de se poser dans les haies, les roitelets, les mésanges, les rouges-gorges, les tia-tia, nos compagnons ordinaires ; et nous nous trompions rarement. Cela m'est toujours resté... » Souvenirs d'enfance d'Edgar Quinet (1803-1875)

E. Quinet

Historien, poète, philosophe et homme politique français, républicain et anticlérical; Edgar Quinet, comme Victor Hugo devra s'exiler...

Il est fasciné par l’Allemagne savante et romantique, il s’établit à Heidelberg. Il y fréquente Georg Friedrich Creuzer, dont il admire La Symbolique. Il épouse en 1834 l'allemande Minna Moré, fille de pasteur et originaire de Grünstadt.

 

Sa première publication, les Tablettes du juif errant, parait en 1823. Frappé par la Philosophie de l'Histoire et de la Culture de Herder, il publie sa traduction en 1827, et obtint une reconnaissance rapide. La Poésie serait le premier langage de l'humanité …. Herder considère ainsi la grande valeur de la Bible, de la Mythologie, mais aussi des ''Minnesanger''... Il se passionne pour la franc-maçonnerie...

 

Edgar Quinet est aussi franc-maçon... Il rejoint la Revue des deux Mondes, et produit notamment Les Épopées françaises du XIIe siècle et Chansons de geste

Connaît-il le Graal... ? Cela lui évoque une relique, gardée par les Templiers … Il pense plus à Wolfram von Eschenbach, et son Parzifal ; qu'aux poètes médiévaux de France chroniqueurs de la Légende du Roi Arthur, alors peu connus … Par contre, les troubadours deviennent populaires...

 

Restons avec Edgar Quinet... dans '' les Révolutions d'Italie '' - Chap VI - La renaissance sociale par l'Amour - :

«  La société moderne débute par « l'accord de deux voix, par le mariage de l'homme et de la femme dans l'amour chevaleresque.

Monde des troubadours ! Réveil de la société laïque ! Qu'est-ce que les traditions de ce monde chevaleresque qui partout marque les origines de la race romane ? C'est l'Eden des temps modernes..(...) Partout un amant, une amante qui conversent dans le verger fleuri, près de la source des temps futurs rien de plus personnel que ce premier entretien de ces premiers parents du nouveau monde social. « Puisque les feuilles et les fleurs renaissent, qu'avril fait reverdir les prés et les vergers, que l'oiseau chante matin et soir sous la broussaille épaisse, je jouis de l'oiseau, je jouis de la fleur ; je sens mon cœur reverdir je veux aussi chanter. » 

Après le chaos, voilà sûr quel ton la parole humaine rentre dans le monde. De cet orage de peuple, il ne reste que la goutte de rosée que vient de secouer l'oiseau en avril dans la broussaille épaisse premier matin de la genèse sociale du monde moderne: La chute aussi ne tarde pas. Après l'âge. idéal de la chevalerie, les temps historiques s'abaissent, se traînent; le genre humain est encore une fois chassé de l'Éden. »

« J'avais toujours passionnément aimé les oiseaux : trouver un nid, était pour moi une jouissance délicieuse, et à l'instant où j'en découvrais un, il me prenait une sorte de frémissement suivi d'une extase d'admiration. Le premier nid que j'avais vu m'avait été montré par Margot ; je n'avais que trois ans ; l'idée m'en est restée comme s'il eût été fait de fil d'argent ; je crois le voir encore » Restif de la Bretonne (1734-1806) , chronique de ses onze ans …

Le Cantique des oiseaux d’`Attar

Agricol Perdiguier (1805-1875), compagnon du tour de France : « J'élevais des moineaux, des calandres, des rossignols, des chardonnerets, des pies-grièches, et bien d'autres oiseaux : j'avais une chambre qui en était remplie »

 

Chacun des progrès, de Restif, dans la connaissance des « secrets de nature » est placé sous l'égide d'un oiseau … L'oiseau royal lui révèle des mets délicieux : « ... une belle huppe [...] vint se percher sur deux gros poiriers dont les paysans appellent les fruits poires de miel, parce qu'elles sont si douces et si sucrées dans leur maturité, que les guêpes et les abeilles les dévorent [...] J'admirai la huppe, oiseau que je voyais pour la première fois ; je mangeai des poires [...] »

 

Le héros de ''L'Enclos et les Oiseaux'' ( de Restif, 1796) s'appelle « l'Immortel ». Son père, le duc de Nevers, a trouvé dans un mémoire la recette de la vie éternelle, et ne pouvant en profiter lui-même (il est trop âgé) il engendre un fils à qui il administre la potion « à l'instant de la puberté »... L'Immortel sera le créateur biologique d'une humanité régénérée...

 

A suivre …

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