Jeu avec dames - Peinture

Le ''jeu'', en particulier le jeu d'échecs, est une allégorie médiévale populaire des luttes de pouvoir, y compris la bataille des sexes.

Lucas van Leyden, Card Players, 1520

Lucas van Leyden ( 1494-1533) néerlandais était un peintre, dessinateur et graveur qui a travaillé aux Pays-Bas au début du 16ème siècle. Considéré comme l'un des plus grands représentants de la peinture de genre hollandaise.

Lucas-Van-Leyden - Card-Players

Deux hommes et une femme jouent avec plaisir aux cartes... Le jeune homme de gauche tient le roi des piques, il est gagnant. Allégorie de l'amour, mais aussi politique, les figures ayant été identifiées, de gauche à droite, comme Charles V, Margaret d'Autriche, régent des Pays-Bas, et le Cardinal Thomas Wolsey, Ambassadeur à Henry VIII d'Angleterre . Le sujet ferait ainsi référence à un éventuel pacte des trois puissances contre le roi de France.

Lucas van Leyden - The Game of Chess [c.1508]

La Partie d'échecs fut réalisée vers 1508. Le tableau montre une jeune femme et un homme en train de disputer une partie d'échecs. Le plateau de jeu a 96 cases (8 fois 12 cases) ; il s'agit d'une variante ancienne du jeu qui s'était propagé depuis le XIIIe siècle. Cette variante du jeu était à l'époque une métaphore de la rencontre amoureuse.

Ce tableau est un des premiers exemples de la scène de genre flamande. Sept personnages regardent la scène dont une femme avec un capuchon blanc.

La jeune femme assise à droite joue avec les pièces noires ; elle est conseillée par un homme qui est probablement son père. En face d'elle son futur mari qui joue avec les pièces blanches détourne son visage et plisse les yeux. Quelques-unes des pièces d'échec représentées sur et à côté du plateau ne sont pas identifiables aujourd'hui car leur représentation a changé au fil des siècles mais une analyse du jeu montre toutefois que les noirs sont en passe de gagner car la femme va proposer un échec à son adversaire avec sa tour.

Mars jouant aux échecs avec Vénus de Padovanino - 17ème s

Ce thème de la bataille des sexes attaché au jeu d’échecs est clairement énoncé par le peintre Alessandro Varotari (Il Padovanino) avec un Mars et Vénus jouant aux échecs peint en 1630.

À la fin du XVe siècle en Italie, le jeu d’échecs a connu un changement de règles. Bien établie dans les années 1510, la forme moderne donne une nouvelle capacité aux pièces faisait de la reine la pièce la plus puissante du jeu si bien qu’on appelait ces échecs della donna ou dama en Italie ou de la dame enragée en France.

Sofonisba Anguissola, Lucia, Minerva et Europa Anguissola jouant aux échecs ou La Partie d’échecs, 1555

Dans ce tableau, ne sont représentées que des joueuses : elle et les sœurs de l'artiste Sofonisba Anguissola (1532-1625) .

Le jeu d’échecs métaphorise également l’accomplissement intellectuel et la possession de soi qui lui est corrélative... Ici, une femme peintre : Sofonisba s’affirme en tant que peintre ; le jeu de l’art affirme l’intelligence de la femme artiste.