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L'histoire obscure de Serafina 3-

Publié le par Perceval

Le personnage joué par Lorenza Feliciani n'est pas toujours selon les auteurs, aussi lisse que l'on pourrait croire... Elle n'est pas non plus l'innocente victime des débordements de son mage de mari, comme l'illettrée sans défense, contrainte à vendre ses charmes pour financer le fastueux train de vie de son « royal entremetteur ». (de Raymond Silva, Joseph Bolsamo, alias Cagliostro)

 

Lorenza est née à Rome le 8 avril 1751 dans une famille pauvre, son père était fondeur de bronze... Lorenza – très belle et très courtisée - aurait commencé tôt dans la prostitution ; ce serait même dans un bordel qu'aurait eu lieu la première rencontre entre elle et Giuseppe Balsamo... Ils se marient le 20 avril 1768 à l'église San Salvator in Campo...

L'écrivain Philippe Brunet – biographe de Cagliostro - , nous demande d'abandonner l'idée de la trop précoce fille publique pour ne garder de Lorenza Feliciani que son goût pour la séduction et l'art de plaire... Par contre, Cagliostro se serait engagé dans une voie spirituelle ; laissant à Lorenza ses initiatives pour allier l'utile à l'agréable, «  dans la mesure où celle-ci aurait assuré à Giuseppe la fidélité du cœur et de l'esprit. »...

Le couple aventurier, se met en route … Giuseppe emporte pour tout viatique un ''Livre des secrets'', où le futur Cagliostro serrait quelques recettes qui, dans certains cas, devaient se révéler plus profitables que ses pinceaux...

Images de ''L'Affaire_du_collier'' Film de Charles Shyer (2001)

Casanova rapporte dans ses Mémoires sa rencontre avec le couple ( mai 1769): « Dînant et soupant chaque jour à table d'hôte, où la compagnie était excellente et la chère délicate, on parla un jour, à dîner, d'un pèlerin et d'une pèlerine qui venaient d'arriver. Ils étaient italiens, ils venaient à pied de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice, et ils devaient être des gens de haute naissance, puisqu'en arrivant dans la ville ils avaient distribué de larges aumônes.

On disait que la pèlerine devait être charmante, d'environ dix-huit ans, et que, très fatiguée, elle était allée se coucher en arrivant. Ils étaient logés dans la même auberge. Nous en devînmes tous curieux.

( …) Nous trouvâmes la pèlerine assise sur un fauteuil, ayant l’air d'une personne excédée de fatigue, et intéressante par sa grande jeunesse, par sa beauté qu'une teinte de tristesse relevait singulièrement, et par un crucifix de métal jaune, long de six pouces, qu'elle tenait entre ses mains.

(…) Le lendemain, le mari de cette belle Romaine vint me demander si je voulais monter pour déjeuner avec eux... (…) Pendant ce déjeuner, le pèlerin, interrogé sur sa profession, me dit qu'il était dessinateur à la plume, du genre qu'on appelle clair-obscur. »

A Barcelone, Giuseppe vante ses prétendus talents de sorcier et de nécromant. Mais la clientèle est pauvre et de plus le mage a retenu de son initiation rosicrucienne qu'il devait exercer charitablement et sans rien recevoir de personne.

C'est son épouse qui fait vivre le ménage ; elle a rencontré Ambrosio Funes de Villalpanda, comte de Ricla... Il achète quelques dessins au mari, qui ferme les yeux. Mais la liaison est des plus brèves...

Puis, le marquis de Fontemazzo remarque la troublante Madame Balsamo ; et Giuseppe devient un peintre à la mode vendant aux grands seigneurs...

Au Portugal, le banquier Anselmo da Cruz Sobral va succomber aux charmes de Lorenza et offrir au ménage Balsamo une vie fastueuse sur les bords du Tage...

Mais Giuseppe va se plaindre de cette vie par trop facile et par trop éloignée des préoccupations d'ordre spirituel...

Des anglais lui vantent la grande activité maçonnique développée dans leur pays, depuis le début du siècle. Cagliostro élève du grand maître Pinto da Fonseca, à Malte, se rappelle le discours que le chevalier de Ramsay, docteur de l'université d'Oxford, prononça en mars 1737 et dans lequel il désignait les maçons comme les authentiques descendants des croisés de Terre sainte et des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem... Et, un beau matin, Giuseppe sort de sa luxueuse torpeur pour boucler ses malles et gagner l'Angleterre, accompagné de son épouse...

Nous sommes alors au début du mois d'août 1771...

Sources : l'Internet et surtout : Philippe Brunet '' Cagliostro''

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