Le ''voyage à Cythère''
En 1717, le peintre Jean-Antoine Watteau (1684-1721) présente à l’Académie royale de peinture son tableau de réception baptisé Pèlerinage à l’île de Cythère “Une feste galante”.
Sur la toile de jeunes couples sont sur l’île de Cythère (où Aphrodite est née). Ils y font un pèlerinage afin de rendre hommage à la déesse de l’amour, Aphrodite, dont on aperçoit la statue à gauche.
Le tableau symbolise le style de vie indolent de l’aristocratie et il décrit les différentes étapes de l’amour : des couples, très amoureux, assis près de la statue, aux couples, qui semblent plus timides et qui se dirigent vers le bateau.
Grâce au succès du tableau, Watteau en fait deux versions et sur la deuxième, le peintre y ajoute de nombreux ''putti'' ( angelots nus et ailés )...
Dans la fable de La Fontaine « Les deux pigeons » : '' servir sous le fils de Cythère '' est synonyme d’'' être amoureux ''
« J'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors
Contre le Louvre et ses trésors,
Contre le firmament et sa voûte céleste,
Changé les bois, changé les lieux
Honorés par les pas, éclairés par les yeux
De l'aimable et jeune bergère
Pour qui, sous le fils de Cythère,
Je servis, engagé par mes premiers serments »
Un certain nombre d’expressions où entre le nom de Cythère renvoie aux plaisirs de l’amour...
L’île protège les amants et les isole du monde dans un cadre enchanteur propice aux ébats amoureux. L’île permet la création d’un royaume à part, comme le suggère la Carte du Royaume d’amour en l’isle de Cythère
Jean-Baptiste Joseph Willart de Grécourt , intitulée « L’île de Cythère »
( …) Point de nouvel édit
Dans l’île de Cythère ;
La seule loi qu’on suit
N’ordonne que de faire
L’amour La nuit et le jour.
''Partir pour Cythère » ( ou '' faire un pèlerinage à Cythère '') devient ainsi une métaphore érotique...